dimanche 15 avril 2007


J’aimerais comprendre comment ILS s’y prennent pour qu’un petit truand devienne un kamikaze.

Algérie : "Je maudis ceux qui ont fait de mon fils un tueur d'innocents"

Messaouda déborde de colère. Et de tristesse. Son fils est l'auteur de l'attentat à la voiture suicide contre le Palais du gouvernement, mercredi à Alger. " Je maudis tous ceux qui m'ont privé d'une tombe sur laquelle pleurer et me recueillir à la mémoire de mon fils déchiqueté dans l'explosion, et qui restera à jamais sans sépulture ".
Cette mère de famille, la cinquantaine, se tenait debout, les pieds dans la boue du sol détrempé de " la ferme Ben Boulaïd " du quartier d'El-Maqaria, près de Bach Djarah, un des bastions de l'islamisme, dans la banlieue est d'Alger. Elle habite une baraque faite de tôles, de planches et de parpaings dans ce vaste bidonville. Ils vivent dans un dénuement total sans eau courante ni électricité. " Mon fils vivait la plupart du temps à Bourouba chez son père qui m'a délaissée pour se remarier ", poursuit Messaouda. "Il était vendeur de légumes à la sauvette. Agressif avec ses frères et soeurs, il a été au moins 10 fois en prison et n'était pas pratiquant", affirme-t-elle.
La photo de Merouane Boudina, 28 ans, le visage juvénile, découvert, a été mise en ligne par Al-Qaïda sur un site islamiste accompagnant la revendication des deux attentats d'Alger qui ont fait 33 morts et plus de 200 blessés.

Les deux autres kamikazes avaient le visage enveloppé d'un turban. Leur piste n'a pas encore été retrouvée par la police. Le frère cadet de Merouane, Achour (24 ans) reconnaît que son frère kamikaze n'était pas un fervent musulman. " Il avait tout le temps maille à partir avec la police pour des délits de vol et un comportement contraire à l'islam ", ajoute-t-il. " Nous vivons tous dans la pauvreté dans ce bidonville mais cela n'excuse pas ce qu’a fait mon frère et le terrorisme ", ajoute Achour. Le frère aîné du kamikaze, Noureddine, plombier et agent de sécurité, est sûr que " les commanditaires de l'attentat avaient exploité l'ignorance de Merouane".

Edition du 15/04/2007 Le Dauphiné Libéré

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