dimanche 11 novembre 2007

BESLAN c'est pas clair!

Larmes et colère pour l'anniversaire de la prise d'otages de Beslan

Des larmes ont coulé et des questions douloureuses ont de nouveau été lancées samedi à Beslan, dans le Caucase russe, pour le troisième anniversaire de la prise d'otages dans une école de cette ville, qui s'est achevée sur un bilan de 332 morts dont 186 enfants.

La principale cérémonie commémorative a débuté lorsque des cloches ont sonné le glas près des ruines de l'Ecole numéro un de Beslan, petite ville de la république russe d'Ossétie du Nord, théâtre il y a trois ans de la prise d'otages la plus meurtrière de l'histoire.

Une cérémonie devait aussi avoir lieu samedi à Moscou.

Le 1er septembre 2004, un commando réclamant le retrait des troupes russes de Tchétchénie prenait d'assaut l'école, le jour de la rentrée des classes, et prenait en otages plus de 1.000 personnes. Trois jours plus tard, après un assaut controversé des forces de l'ordre, le bilan était de 332 morts parmi les otages, dont 186 enfants.

Aux sons d'une musique funèbre, plus de 3.000 personnes se sont rassemblées sur le site de la tragédie, tenant des bougies et déposant des fleurs dans la carcasse calcinée du gymnase où les otages avaient été enfermés par les ravisseurs.

Des portaits de victimes étaient accrochés dans les ruines, ainsi que des pancartes portant l'expression de la colère que l'issue sanglante de la crise provoque encore aujourd'hui en Ossétie du Nord.

"Les autorités sont impardonnables d'avoir permis Beslan", déclarait l'une de ces pancartes. "Le Service fédéral de sécurité et le ministère de l'Intérieur sont responsables du terrorisme", affirmait une autre.

Une commission d'enquête du Parlement russe a conclu en décembre 2006 que les actions des forces spéciales russes n'avaient pas constitué un danger pour les otages. Elle a déclaré que c'étaient bien les terroristes et non les forces spéciales qui avaient fait exploser l'école.

Mais les proches des victimes et de nombreux Russes continuent de penser que les autorités ont caché une partie des faits entourant la prise d'otages et son dénouement. Ils protestent contre le fait que personne, à l'exception du seul survivant des 32 membres du commando, n'ait été puni.

Trois policiers locaux ont été déclarés coupables de négligence, mais une amnistie leur a été accordée cette année.

"Trois ans après, nous sommes moins nombreux, mais nous trouverons quand même la vérité", a déclaré à l'AFP Soussana Doudieva, qui a perdu son fils de 13 ans dans la prise d'otages et dirige le Comité des mères de Beslan.

Boris Gryzlov, qui dirige le parti Russie unie, au pouvoir, et Dmitri Kozak, représentant régional de la présidence russe, ont déposé des fleurs dans l'école et devaient prendre la parole plus tard dans la journée.

Mme Doudieva a déclaré que le Comité des mères de Beslan avait demandé à les rencontrer et qu'il organiserait une manifestation s'ils refusaient.

Des journaux russes et des enquêteurs indépendants ont fait état d'une série d'erreurs de la part des autorités locales et fédérales, qui n'auraient pas réagi à des indications des services de renseignement et auraient mené avec incompétence la tentative de libération des otages.

Les autorités déclarent que les forces de sécurité ont dû lancer l'assaut lorsque l'une des bombes posées par le commando à l'intérieur de l'école a explosé.

De nombreux survivants affirment au contraire que ce sont des soldats qui ont déclenché l'affrontement avec le commando en tirant une grenade incendiaire, un engin destructeur qui a provoqué la chute d'une partie du toit de l'école et la mort d'une partie des victimes

http://www.courrierinternational.com/AFP/depeche.asp?NewsItem_value=070901075324.7twe3r5w.xml

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