|    Le Tibet avant l’occupation chinoise
 Le Tibet se     situe aux trois quarts à plus de 3 500 m d’altitude. Ce pays est entouré de     hautes chaînes (Kunlun, Alpes du Sichuan, Pamir, Karakorum et surtout     Himalaya).  Le Tibet     constitue un État unifié à partir du VIIe s. Le roi Srong-btsan Sgam-po lui     donne une organisation centralisée et fonde Lhassa, la capitale actuelle.   Au loin, le mont     Kailash, reconnaissable à son sommet enneigé et arrondi. Il culmine à 6 714     m et est sacré pour les bouddhistes. By TCL 1961 Licence Des sectes     lamaïques y sont créées après l’arrivée à Lhassa (1042) du bouddhiste indien     Atisha.En 1207, le pays se soumet aux Mongols.
 Aux XVe-XVIe s, l’Église tibétaine est organisée sous l’autorité du     dalaï-lama et du panchen-lama, seconde autorité religieuse du Tibet.
   Paysage du Tibet à 4     500 m d'altitude. By Michel @ Licence En 1751,     les empereurs Qing établissent la domination de la Chine sur le pays. Les     Tibétains chassent les Chinois en 1912 avec l’aide des Britanniques, mais     le Tibet est à nouveau occupé par la République populaire de Chine en 1950.  Le dalaï-lama
 C’est un     titre conféré au XVIe s. par le souverain mongol Altan Khan au chef     tibétain d’un ordre monastique bouddhique, porté depuis lors par le chef du     bouddhisme tibétain. Le     dalaï-lama passe pour être l’incarnation perpétuelle de l’esprit du     bodhisattva Avalokiteshvara, patron du Tibet. Lorsqu’il meurt, l’esprit     divin qui réside en lui descend de nouveau, après un intervalle d’au moins     49 jours, dans un enfant qui donne généralement, dès sa naissance, des     marques de son origine surnaturelle.   Tenzin Gyatso. By Elton Melo Licence  Le     dalaï-lama actuel, Tenzin Gyatso, est considéré comme la quatorzième     incarnation du bodhisattva Avalokitésvara.Il a été proclamé en 1940 souverain du Tibet, devenant dès lors le chef     suprême de toutes les sectes bouddhiques de son pays. Les heurts avec les     Chinois l’ont contraint à s’exiler en 1959. Il a reçu en 1989 le prix Nobel     de la paix.
   Potala. Résidence     historique du dalaï-lama. By Td Stevenson Licence Dans son     livre « Mon pays et mon peuple », le Dalaï-lama témoigne de la répression     de 1959 : « Des     dizaines de milliers des nôtres ont été tués […]. Ils n’ont pas été     seulement fusillés, ils ont été battus à mort, crucifiés, brûlés vifs,     noyés, écorchés, enterrés vivants [….]. Ces meurtres ont été commis en     public.La raison principale et fondamentale est qu’ils ne voulaient pas renoncer à     leur religion. »
  L’occupation chinoise du Tibet
 Le Tibet     représente une région stratégique pour les Chinois. Indépendant depuis     1912, le Tibet n’a pu résister à l’invasion de l’armée populaire chinoise     en 1950.Dès 1952, la collectivisation des terres agricoles s’accompagne de     violences. Ce processus a pour conséquence la destruction de l’économie     agricole traditionnelle.
 Selon les     opposants au régime de Pékin, 70 000 Tibétains seraient morts de faim entre     1959 et 1963, soit environ 3 % de la population totale.   Village tibétain. By     IPJ Mike Licence      Combien de     Tibétains sont morts depuis l’occupation chinoise ? Difficile à dire car le     pays a été fermé au reste du monde jusqu’en 1989.Il est certain qu’une destruction systématique de la culture tibétaine est     toujours poursuivie par les Chinois.
 Le génocide culturel ne peut être nié pas plus que les horribles exactions     commises contre la population.
  La révolte de 1959
 En 1959, le     Tibet oriental, la région de Kham, se révolte. Une répression féroce est     aussitôt mise en place : bombardements, absence de soins aux blessés,     enterrements vivants et tortures. Le 22 mars,     la prise de Lhassa tourne en véritable bain de sang. Entre 2 000 et 10 000     Tibétains meurent.Le dalaï-lama est contraint de fuir en Inde, accompagné de 20 000     compatriotes.
   Jeunes élèves     bouddhistes. By Zanettco Licence      Des     centaines de milliers de personnes sont envoyées dans des camps et d’après     les estimations, seulement 20% en sont ressorties vivantes. Les moines     sont les premières victimes de ces exactions. Ils représentent l’élite     intellectuelle et religieuse du pays. A ce titre, ils représentent donc une     menace et sont systématiquement déportés dans des mines de charbon pour y     travailler dans les pires conditions.  Un génocide culturel
 Pendant la     révolution culturelle chinoise (1966-1969), la politique chinoise à l’égard     du Tibet se durcit. La culture     traditionnelle tibétaine est la cible principale. Les « gardes rouges »     détruisent les autels voués à Bouddha, rasent les monuments d’une culture     plus que millénaire.En 1969, sur 6 259 monastères, seuls 13 restent encore en fonctionnement.
   Monastère de     Tashilhunpo dans la région de Chigatse. By Steynard Licence  Les autres     monastères sont transformés en hangars, prisons, casernes ou simplement     rasés. Le     gouvernement central veut éradiquer le bouddhisme et toute la culture     traditionnelle tibétaine.   By Keithyong Licence Parallèlement,     la population est soumise à un contrôle de la natalité qui se transforme en     campagne de stérilisation forcée. Cette     stérilisation forcée au-delà du premier enfant doit-il être considéré comme     un but inavoué d’éradiquer le peuple tibétain ?On peut se le demander dans la mesure où les autres minorités implantées au     Tibet ne sont pas soumises au contrôle de natalité.
  Les droits de l’Homme toujours violés
 En 1969,     une nouvelle révolte à Lhassa est encore réprimée dans le sang. A partir de     1980, le régime chinois s’assouplie un peu et certains membres du parti     communiste vont même jusqu’à admettre les erreurs de leur politique. Mais, ces     déclarations bien tardives n’empêchent nullement que les droits de l’homme     soient toujours violés.   Manifestations à     Lhassa en octobre 1987. © Baldev Sygma  En 1984, le     Tibet est rouvert au tourisme international ce qui signifie pour le     gouvernement chinois que des observateurs de la politique chinoise peuvent     s’y rendre.Depuis, le tourisme s’est largement développé bien que le Tibet reste sous     haute surveillance.
 En 1989,     alors que le dalaï-lama reçoit le prix Nobel de la paix, une révolte     éclate. Cette rébellion réprimée dans le sang aboutit à l’instauration de     la loi martiale, qui reste en vigueur jusqu’en 1990.   Manifestation des     Tibétains en exil, en mars 1989, en Inde. © Baldev Sygma  L’attribution     en 1989 du prix Nobel de la Paix au 14e dalaï-lama provoque le     mécontentement du gouvernement chinois. La situation se durcit à nouveau en     1995, notamment à propos du choix de la réincarnation du panchen-lama,     deuxième personnage du bouddhisme tibétain. Pékin et le     dalaï-lama présentant chacun un enfant différent. Depuis 1996, la     sinisation et la répression des autochtones s’intensifient.  Bilan de l’oppression chinoise
 Si les     exactions ne sont plus aussi systématiques qui ne l’étaient jusqu’en 1960,     le bilan global de l’occupation chinoise reste effrayant.Il l’est d’autant plus que la communauté internationale ne semble pas s’en     préoccuper. Le Tibet aurait-il été sacrifié au nom des intérêts financiers     des puissances économiques occidentales ?
   Armée chinoise     photographiée discrètement à Potala. By Insignifica Licence D’après le     gouvernement tibétain exilé en Inde, 1,2 million de personnes, soit le     quart de la population totale, aurait péri depuis 1950. Ces     chiffres sont-ils exagérés ? Il ne semble pas car la Commission     internationale des juristes a qualifié dans un rapport de 1959 les     massacres perpétrés au Tibet par les autorités chinoises de génocide.Le Tibet, qui revendique avec légitimité son indépendance, vit depuis plus     de 50 ans sous le joug d’une oppression sanglante.
 Les plus optimistes argumentent d’un développement économique de cette     région. Mais, est-il admissible que l’on puisse sacrifier une nation au nom     d’intérêts économiques ou stratégiques ?
   Elevage de Yaks. By Jgn Licence  D’autant     plus que ce soi-disant développement économique s’accompagne d’une     destruction de l’environnement.Si personne ne réagit rapidement, le Tibet pourrait bien devenir une     immense décharge chinoise avec notamment le stockage de déchets radioactifs     et de nombreux essais nucléaires.
 Soulignons     également le fait que la population ne bénéficie nullement du développement     économique de la Chine puisque le Tibet est aujourd’hui la région qui     connaît le plus bas niveau de vie.   Les Tibétains ne     demandent qu'à vivre en paix. By D. Pop Licence La faune     sauvage n’est malheureusement pas épargnée avec une déforestation massive,     une surexploitation des ressources minières qui entraînent la disparition     des espèces : félins, hyènes, buffles sauvages … V.B (30.10.2006)
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