mardi 13 novembre 2007

La révolte des tirailleurs sénégalais de Tiaroye

Le 1er décembre 1944, une troupe composée de divers éléments des garnisons du Sénégal investit le camp de Tiaroye, à proximité de Dakar, afin d’étouffer la révolte d’un contingent de soldats " indigènes ", ex-prisonniers de guerre, récemment rapatriés de métropole. L’opération se solde par un lourd bilan et les autorités relèvent trente-cinq victimes. Cet épisode s’inscrit pour beaucoup aujourd’hui dans le large champ des polémiques ou cicatrices du passé colonial. Les tirailleurs révoltés font figure de victimes et tendent de plus en plus à être présentés comme des précurseurs des futures luttes pour les indépendances. Depuis peu, la sphère politique africaine s’est emparé de ce qui est devenu un symbole, l’exemple le plus significatif de cette accaparement étant la Journée du tirailleur organisée au Sénégal en août 2004 et au cours de laquelle Tiaroye a largement marqué les célébrations. Face à ce foisonnement mémoriel partiel et souvent partial, l’étude de l’histoire des troupes noires de la période laisse entrevoir de nombreux incidents et d’autres révoltes. Là se situe souvent le paradoxe du tirailleur sénégalais, auteur d’incidents en tout genre, mais également " dogue noir de l’empire " et acteur de la répression même de l’insurrection de Tiaroye. Dans ce dernier cas, de manière concomitante aux revendications matérielles liées aux questions de démobilisation, la tragédie repose sur un véritable choc entre une administration coloniale rétrograde et ses représentants, et un groupe de colonisés marqués par la guerre et la civilisation occidentale et qui ne correspond plus à l’image traditionnelle du tirailleur et du colonisé

Un film que j'aimerais bien voir

"LE CAMP DE TIAROYE" Sembene OUSMANE. 1988

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