dimanche 11 novembre 2007

INBEV faire et défaire c'est toujours travailler

La Hoegaarden fait mousser Inbev

http://www.lesoir.be/actualite/economie/la-hoegaarden-fait-mousser-2007-09-10-548679.shtml

La société brassicole InBev va investir 60 millions d’euros au cours des prochaines années dans ses brasseries d’Hoegaarden, Jupille et Louvain.

Les investissements concerneront la production et l’équipement logistique.

À Jupille, des capacités vont être dégagées – à la suite du transfert de la production de la Blanche vers Hoegaarden – afin de produire davantage de bière pils. De plus, un terrain va être acheté pour l’extension des activités logistiques.

Les investissements à Louvain et Jupille seront terminés fin 2008. À Hoegaarden, tout doit être opérationnel d’ici l’été 2008.

Sabine Sagaert, présidente pour la Belgique et le Luxembourg d’InBev, a précisé lors d’une conférence de presse que les investissements à Louvain et à Jupille ne vont pas induire de création d’emplois. Par contre, à Hoegaarden, une trentaine d’emplois seront créés. Le niveau d’emploi à Hoegaarden sera ramené à plus ou moins celui d’avant le déménagement de la Blanche vers Jupille.

Le bourgmestre de Hoegaarden s’est montré très satisfait de cette décision. C’est important pour l’emploi et le tourisme de la commune du Brabant flamand, a-t-il commenté.

La nouvelle est une surprise pour le bourgmestre et les 6.200 habitants de la commune. En 2005, lors de l’annonce du transfert vers Jupille, un comité avait été mis sur pied. De 2.000 à 3.000 personnes (travailleurs et sympathisants) avaient à l’époque manifesté contre cette délocalisation.

Les syndicats sont ravis

Le secrétaire du syndicat chrétien CSC, Luc Gysemberg, est ravi de l’annonce d'Inbev du retour de la Blanche à Hoegaarden. "Quand Inbev nous a contactés ce matin pour annoncer un conseil d'entreprise, j'ai pensé qu'une énième restructuration allait être divulguée. Mais c'était finalement une bonne nouvelle", a-t-il indiqué. M. Gysemberg est également content qu'un terme soit mis à l'incertitude concernant la fermeture de la brasserie de Hoegaarden. Le syndicaliste déplore néanmoins la perte de savoir-faire en raison du départ d'une partie des effectifs. Selon le délégué, Inbev pourrait reprendre des travailleurs qui ont du déménager de Hoegaarden à Jupille.

InBev: va-et-vient entre Hoegaarden et Jupille

Le groupe brassicole va investir 60 millions d'euros en Belgique. Notamment sur le site de Hoegaarden qu'il avait pourtant condamné il y a deux ans.

http://www.lecho.be/actualite/entreprises/consommation/article.asp?Id=3194087

Bruxelles (L'Echo) - Même si, comme l'a martelé Sabine Sagaert, présidente d'InBev Belux, il s'agit d'une excellente nouvelle pour la Belgique, c'est surtout une volte-face stratégique complète qu'a amorcé InBev, ce lundi matin. Deux ans après avoir annoncé la fermeture de la brasserie d'Hoegaarden et créé un mini-séisme social dans le village qui a vu naître la bière blanche du même nom, le géant brassicole change d'avis. Non il ne ferme plus le site. Mais en plus, il y réinvestit. 60 millions d'euros seront ainsi consacrés aux installations belges du groupe, à Hoegaarden, bien sûr mais également à Jupille et à Louvain.

Comment expliquer ce changement de cap ? « Par un succès inattendu des bières belges à l'exportation », selon la version officielle. L'accord de distribution conclu avec Anheuser-Bush pour distribuer les bières du groupe belgo-brésilien aurait en effet dopé les ventes de la Stella-Artois sur le Nouveau Continent. Au point que l'exportation de la bière étoilée connaîtrait maintenant une croissance à deux chiffres.

La Jupiler et sa petite sœur la Blue auraient également le vent en poupe. Les capacités de production de la pils à Jupille et Louvain approcheraient de la saturation, dixit Inbev.

En réalité, il semblerait que le transfert de la Hoegaarden vers Jupille ait été nettement plus complexe que le brasseur ne l'avait imaginé a priori. Et des rumeurs, démenties par le groupe, ont récemment fait état de problèmes de qualité de la blanche brassée à Jupille.

La seule chose que le brasseur reconnaisse c'est que l'arrivée de la Hoegaarden sur les hauteurs de Liège se soit accompagnée de l'augmentation de la demande pour les pils. Et que ces deux événements concomitants aient débouché sur des problèmes de capacité de production. Soit exactement l'inverse de la raison évoquée pour justifier la fermeture de Hoegaarden, il y a deux ans.

Trente emplois retrouvés

Quoi qu'il en soit. D'ici douze mois la bière blanche aura regagné ses pénates et les sites belges auront bénéficié des 60 millions d'investissement.

En terme d'emploi également, retour à la normale, puisqu'après la trentaine d'engagements prévus, le site d'Hoegaarden aura retrouvé son effectif « d'avant » restructuration.

In fine, seul Inbev aura perdu des plumes dans ce va-et-vient stratégique. Financièrement d'abord, même si InBev se refuse à apposer un chiffre sur le coût de cet aller-retour. En terme d'image, ensuite. Et ça, c'est encore plus difficile à chiffrer…

Anne-Sophie Bailly

as.bailly@lecho.be

14:44 - 10/09/2007

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