dimanche 11 novembre 2007

Est ce a l'honneur de notre justice?


MERCREDI 23 MAI

Le patron de Total a aboyé pour qu'on lui retire sa laisse

u moment même où la junte au pouvoir en Birmanie pro-i longe d'un an l'assignation à résidence de l'opposante Aung San Suu Kyi, Christophe de Margerie, patron de Total, nous confirme la rumeur selon laquelle il l'aurait secrètement rencon­trée, à deux reprises. Total est accusé d'avoir fermé les yeux sur le travail forcé exigé des villageois par l'armée pour la construc­tion d'un oléoduc - ce que le groupe conteste. Margerie a de­mandé au Prix Nobel de la paix si elle souhaitait un retrait du groupe français. Réponse dilatoire lors de la première rencontre, mais sans ambiguïté lors de la seconde : « Restez, sinon vous serez remplacé par des compagnies chinoises, coréennes ou indiennes, bien moins attentives que Total au respect des droits de l'homme », aurait répondu Aung San Suu Kyi. Mis en examen à deux reprises par le juge Philippe Courroye (sur l'accusation de pots-de-vin versés en Irak et en Iran), Margerie lève un coin du voile sur les conditions de sa première garde à vue. On savait qu'il avait été menotte dans le dos et obligé de se déshabiller pour subir une fouille complète, comme on dit pudiquement. Mais on ne savait pas que le patron de la première entreprise française avait été tenu en laisse et qu'il avait... aboyé jusqu'à ce que les policiers le détachent. Avec son flegme habituel, Christophe Jacquin de Margerie s'est inquiété de savoir si la guillotine était encore en place : « Avec ma parti­cule, il ne faudrait pas qu'on me coupe la tête... » S'il n'a pas raconté publiquement ses mésaventures, ce n'est pas par gêne, mais « par respect pour la justice française ».



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